ROSE-MARIE / ECRIRE

DE VOUS A MOI

 

Je tiens tout d’abord à vous remercier tous chaleureusement de m’avoir sollicitée à parler de ce j’aime ne serait-ce que pour me libérer, ne serait-ce qu’un seul instant d’une routine implacable. On a tous besoin d’émulation, quelle soit intellectuelle ou autre. L’insignifiance de notre vie nous encombre, nous désole. Il faut que les choses aient du relief, qu’on atteigne la 4ème dimension. On est dans un tel chaos métaphysique qu’on s’y perd.

 

Pour certains, ce sera le sport, d’autres la couture, pour ceux-ci, ce sera la musique, pour moi ce sont les mots.

 

 

La langue française est abondement riche. Son champ lexical arbore une palette de couleurs extrêmement variée permettant de porter sur la toile de notre imaginaire des nuances émotionnelles cristallisées les plus affinées qui soient gravées dans le Temps.

 

 

COMMENT CELA M’EST-IL VENU ?

 A l’aube d’un pays insolite, j’ai fait une rencontre des plus improbables qui allait changer le cours de ma vie : les mots. Ils me sont venus lorsque j’étais très jeune, à 10 ans,  lorsque je veux écrire mon premier ouvrage, que j’ai vite abandonné pour quelque chose de plus structuré. A 12 ans, j’écris mon premier poème.

J’ai toujours pensé que je n’étais pas née au bon moment. Que j’aurais dû vivre au siècle des Romantiques. Je fusionnais avec Lamartine, André Chénier, Alfred de Vigny, Charles Beaudelaire et tous ces autres avec qui j’identifiais leur souffrance à la mienne. Ma liste ne serait pas exhaustive si je ne mentionnais pas la prose enflammée de George Sand, sans aucun doute inspirée par deux de ses amants Alfred de Musset et Frédéric Chopain.

Lorsque je parlais avec ferveur à mes ami(e) (s) (féminins et masculins), du moment de ma passion, Je me suis vite rendue compte qu’ils me regardaient comme une extra-terrestre, quelqu’un qu’ils ne comprenaient pas, quelqu’un différent d’eux, quelqu’un qui ne parlait pas la même langue qu’eux. Et à cet âge, la différence implique une solitude non déguisée. Oui, sans aucun doute ma différence faisait mon isolement.

Alors, je me suis réfugiée et glissée avec un plaisir insoupçonné dans les mots. Ils s’écoulent en moi comme une douce mélodie. Ils m’abreuvent d’une énergie décuplée me rendant invincible. Ils exercent sur moi une force imparable. Parce que je ne les ai jamais réprimés. Je les ai conquis à tout jamais pour m’en faire des alliés des plus fiables faisant corps avec eux. Et ils me le rendent bien. Ils sont mes murs porteurs. Ils n’ont jamais failli. Ils m’ont toujours accueillie avec bienveillance dans leur havre de paix.

Oui, j’aime les mots, leurs sonorités. Je m’efforce de choisir dans leur répertoire lexical les termes les plus significatifs, les plus représentatifs, mais aussi les meilleures résonnances. Les harmonies des phrases doivent être respectées pour le lecteur, mais aussi pour rendre le texte plus beau, dans un but bien précis, celui de restituer toute la teneur de ces lignes dotées d’un pouvoir quasiment magique.

De fil en aiguilles ou devrais-je plutôt dire de plumes à encriers, les mots m’ont appelée, m’ont interpellée même et m’ont investie d’un pouvoir exceptionnel. Je me nourris  d’eux tout comme je me nourris de la vie de tous les jours aussi étant un vivier intarissable lorsque mon inspiration devient occultée.

 

 

Aujourd’hui, la poésie a su décorer à nouveau son blason. J’ai même pu constater dans certains magazines qu’elle était préconisée  pour une thérapie.

 

AUJOUD’HUI, COMMENT CELA FONCTIONNE ?

 

Les mots m’appellent tels une litanie à laquelle je dois me soumettre. Ils exercent un tel pouvoir sur moi, que je veux absolument poursuivre mes études supérieures dans une université parisienne en Langues car les langues me fascinent avec tout ce qui va avec, la culture, la façon de vivre… les comparaisons linguistiques. Lorsque j’arrive dans un pays, je me familiarise avec l’alphabet, et j’apprends des mots, des tournures, les plus basiques pour commencer… J’ai dû rater une de mes nombreuses vocations et/ou aspirations … (comédienne, auteur, linguiste…)

 

De cet amour non dissimulé des mots, je les retrouve avec un plaisir sans nom et des émotions non dissimulées, dans mes abondantes lectures, au cinéma, et au théâtre, aimant moi-même incarner ces Autres depuis plus de 10 ans à présent.

 

J’opte alors pour une relation fusionnelle avec mes personnages qui ont enfin trouvé leur auteur. De ce fait, mes protagonistes font partie intégrante de mon existence qui, grâce à cette révélation des plus analeptiques, vient de trouver un sens fondamental et privilégié.

 

Lorsque l’on joue au théâtre, on se cantonne à un seul personnage, lorsqu’on écrit, on joue tous les personnages, ce qui créé une cohésion, quelque chose d’inéluctable qui rassure, étant nous-mêmes parties d’un tout, enfants de cet Univers, dans lequel nous sommes les poussières d’une étoile morte pour nous avoir donné la vie.

 

Mon amour pour les langues et le théâtre, m’a conduite à faire partie, pendant trois ans, d’une troupe théâtrale « The Global Players » qui montait des pièces en anglais, dont quatre ont été présentées dans deux grandes salles de la Région Parisienne. Depuis plusieurs années, Je me tourne plus vers ma propre langue, dans une troupe composée de francophones, afin  d’être plus vraie sur scène. A ce propos, plusieurs spectacles ont vu le jour, en Ile de France toujours.

Ma quête insatiable de reconnaissance devient omniprésente et me donne une certaine audace, tout en préservant une grande part d’humilité. Je décide alors de concrétiser mon rêve le plus fou, celui de publier mon premier ouvrage intitulé L’IMPACT DES MAUX,  un recueil de poèmes et de nouvelles qui ont ponctué ma vie.

Je finalise ensuite mon premier roman, L’ULTIME VAILLANCE, autre forme littéraire, dans lequel je deviens l’avocat, le protecteur universel de l’enfance bafouée dans un monde d’adultes devenu irrespirable.

Puis, je décide de reprendre de mon premier ouvrage les nouvelles et l’intitule AU PAYS DES HOMMES.

Mon 4ème ouvrage, un  roman, thriller psychologique, UN AUTOMNE AUX COULEURS D’UNE SONATE, en trois tomes, a été  achevé il y a 3 ans.

Sans quelques jours, je serai en mesure de vous soumettre un nouveau thriller psychologique COMME UN ARBRE DANS LA NUIT qui va chercher au-delà des mots notre désir d’aller jusqu’au bout de ces lignes avides d’être lues.

 

 

Quel est le plaisir éprouvé ?                                                                                                                                                                                                 

Aujourd’hui, j’ai  d’autres projets tout aussi différents, pièces de théâtre, roman et contes pour enfants, mais je laisse le temps agir afin pour me nourrir d’émotions en vue de les restituer à ma façon. Mais c’est dans le thriller psychologique que je m’exprime le mieux.

 

Il se peut qu’il se passe des mois, afin que toutes les idées germent jusqu’à la récole tant espérée. Mais avant cela, j’ai bien pris soin de les inscrire toutes sur une feuille car je n’ignore pas, tout comme vous, que l’inspiration demeure fugace.

Ecrire, me donne comme une nouvelle inspiration, le souffle de la vie, au sens littéral du terme. C’est une force la plus analeptique qui soit, s’emparant de vous, quelque chose de puissant, de constructeur et de destructeur également.

Lorsque j’écris, je dois dire qu’à ce moment, je me sens différente, oui cela sonne un peu présomptueux, comme si la foudre d’un Dieu m’avait frappée d’un talent qui fait de moi, de nous, des êtres singuliers et uniques. Alors qui que nous soyons, nous le sommes, bien entendu.  Oui singuliers par notre ADN, mais également par notre créativité, notre façon d’être, en d’autres termes différents par notre personnalité. Nous pensons alors que nous sommes extraordinaires dans sens au littéral du terme.

En fait, je donne naissance à des personnages noyés dans des mots qui érigeront mes prochaines histoires.

Tout est prétexte pour écrire que l’on soit bien d’accord. Les mots, mes amis, sont ma seconde peau et je me suis tournée vers eux bien souvent pour ne pas sombrer dans une espèce de folie que les méandres d’une existence nous poussent vers un vent peu propice.

Ecrire pour laisser des messages percutants. Mon engagement se révèle indiscutable. Il faut une prise de conscience et qui sait, faire changer les choses. Je m’emploie à parler des thèmes qui sont chers à l’enfance démystifiée qui a été la mienne et qui fait ce que nous sommes adultes.

Mes passions sont pratiquement toutes d’origine lexicale ; les mots la naissance des phrases, le théâtre, l’écriture, (poèmes, nouvelles, pièces de théâtre, conte pour enfants), la lecture, le cinéma…

J’ai souvent eu plus d’audace à écrire, à trouver les mots en les posant sur une page, que de les dire.

 

Et  la Page Blanche ?

La page blanche, oui, c’est très rare car contrairement à certains auteurs, je ne mets pas devant ma page lorsque je n’ai rien à dire, je tente de profiter du moment qui m’est imparti, et Dieu sait que je n’en dispose pas  beaucoup, même je travaille à 80 %. Bien souvent, Je dois délaisser ma passion quasi dévorante, pour aller vaquer à des occupations parfois beaucoup moins savoureuses.

Et c’est l’inspiration qui me pousse à écrire, je deviens très prolifique, ce qui me rend confiante et déterminée.

 

Aurai-je des doutes ?

Les doutes c’est tous les jours qu’ils nous assaillent, mais en gardant  dans le cœur une lumière qui vacille, une certaine fierté qui nous donne cette aura ineffaçable. Car les mots ont pris leur juste valeur et c’est beau. Oui, on peut le dire, on se sent heureux, enfin.

Mais mon parcours de combattant me ramène vers une triste réalité, les éditeurs ont des procédés qui manquent d’honnêteté vis-à-vis des jeunes auteurs et leur barrent la route vers une reconnaissance méritée.

 JE profite de cette occasion pour remercier du fond du cœur Thierry Berel de la Librairie Eyrolles qui m’a aidée durant des mois à mettre sur Amazon (format électronique et format papier) Un Automne au Couleurs d’une Sonate. Je dois le dire, sans lui, rien de toute cette aventure n’aurait pu exister. Thierry m’aidera sans aucun doute à mettre en ligne ce nouveau roman plein de promesses, Comme un arbre dans la nuit.

 

Que se passe-t-il alors lorsque tout est terminé ?

Lorsqu’ il n’y a plus rien, cela devient difficile, on étouffe. J’ai perdu l’inspiration, je ne peux plus respirer. On se sent vide. Un trou béant se forme alors dans notre poitrine. Quand l’histoire n’est pas née, ou finie, c’est une grande souffrance, c’est viscéral. Rien ne nous maintiendra éveillés toutes ces nuits durant lesquelles le sommeil ne vient pas. Alors on redevient ordinaire.

C’est sans doute la raison pourquoi laquelle tout artiste n’a de cesse de se remettre sur son œuvre afin de la peaufiner encore et encore.

Mais, il y a une seconde raison qui semblerait plus plausible mais beaucoup plus inavouable, qui est celle de ne pas partir, de ne pas laisser tout derrière soi, et se retrouver seul face à soi-même, face à notre finitude inexorable. Notre dignité vient d’être bafouée soudainement par notre vanité représentative car nous sommes et demeurerons toujours des êtres d’émotions contradictoires. Ne voulons-nous par-dessus tout laisser des traces, certes fragiles, nos empreintes dans cette poudreuse friable, afin qu’on n’ait surtout pas le sentiment d’avoir vécu pour rien et d’être balayé de tout par un soir de grand vent incontrôlable. Il faut laisser le souvenir nous envahir, c’est ce qui forge notre vie ici-bas.

 

Revenons à notre sujet…

Qui et quoi me tiendront en haleine, le jour comme la nuit ? Quelle sera cette fiction qui me guidera vers un autre part, un ailleurs versé dans mon imaginaire avide ? Avec une certaine volupté, je me répands dans les histoires que je raconte. C’est comme une introspection, une reconstruction longue et difficile. Ces lignes m’apportent soudain une complétude, la sérénité tant attendue.

 

Mais une petite voix n’a de cesse de me rappeller immédiatement. Quelle sera donc ta prochaine histoire ? Qui seront tous ces autres personnages à qui tu donneras vie, avec qui tu vivras d’une façon fusionnelle en les posant sur le papier d’une main frénétique ?

 

ll y a toutefois une confusion dans les sentiments que j’éprouve lorsque j’écris ces lignes. Je suis heureuse de pouvoir « tourner la page », mais aussi, il y a ce vide incommensurable qui s’installe. Un vide non tangible me tend les bras. Une faille s’est ouverte dans mon être et  avant de pouvoir la combler, je dois attendre que l’inspiration si fugace se montre moins capricieuse. Ce moment est attendu avec une impatience qui pourrait me rendre fiévreuse.

 

Mon imagination infatigable a besoin, de se ressourcer avant. Vraisemblablement. De mes passions, pratiquement toutes d’origines lexicales, Lecture, cinéma, théâtre… mon plaisir, parmi d’autres, est bien de raconter des histoires dans lesquelles je tente le plus sincèrement du monde à conjuguer fiction et réalité.

 

Pour conclure, pourquoi pas vous ?

Les mots ne m’appartiennent pas. Sans doute, vous êtes vous-même professeur, étudiants, vous les utilisez tous les jours, qui sait, vous aussi vous aimeriez raconter des histoires qui vous couperaient de votre quotidien banal et quelque peu hostile.

Et à cet instant, nous pourrions naviguer ensemble entre ces 2 univers. Nous arriverions même à passer de l’un à l’autre avec une habilité incroyable, non sans éclaboussures bien entendu.

 

Mais ce que nous désirons le plus, c’est de rejoindre ce monde fait pour nous, un monde qui nous ressemble, dans lequel tout pourrait être possible, enfin.

« L’engagement, c’est cette aventure inédite à mener coûte que coûte, qui saura me rappeler une promesse faite un jour quelque part à laquelle je ne peux me soustraire ».

 

Rose-Marie Thénin

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Singulier - Pluriels

 

Nous sommes tous singuliers, tous uniques, ne serait-ce qu’avec notre ADN, mais également pluriels dans notre personnalité, les  différentes facettes de notre moi.

Ma question est la suivante

 

-         -  Sommes-nous faits l’un pour l’autre ?

 

Notre propension à aimer et être aimés nous pousse  maladroitement vers l’autre.  C’est une fausse piste.  La peur de notre finitude nous empêche d’y voir clair. Mais il est vrai qu’on ne veut surtout pas se retrouver seuls. Dans une ère où la communication se fait par le truchement de toute cette nouvelle technologie, jamais nous nous sommes sentis aussi seuls.

 

Quelles sont vraiment nos possibilités d’accord, de communication, de communion avec l’autre ? Aucune vraisemblablement. Nous sommes trop différents dont se rassasie notre individualisme.

Pourquoi me diriez-vous ? Parce que nous sommes imparfaits. Nous devons subir nos émotions contradictoires et controversées. Nous sommes des êtres d’émotions. Ce qui fait notre fragilité. Nous nous laissons aller à nos colères abondantes. Nous sommes le plus souvent vindicatifs, belliqueux. Nous voulons sans cesse asseoir notre supériorité démagogique. Quelle est cette envie d’anéantir, le détruire, le tuer l’autre, parce qu’il est différent ? Quel est ce malin plaisir à s’entretuer. Je parle notamment des conquêtes, de l’asservissement dans la peur, voire génocide de ces autres hommes habitants ces lointaines contrées. Notre sens de la guerre est acéré. Notre violence liberticide resurgit au moindre prétexte, le plus souvent fallacieux.

 

Et puis quelles seraient vraiment nos chances de pouvoir changer cet état de fait ? Aucune, nous restons sur nos positions, persuadés d’avoir raison. Nous n’en démordons pas. Nous amorçons ici une descente périlleuse.

 

« Il n’y a que l’homme qui peut se déshumaniser » dit Axel Khan.

 

Les animaux agissent par instinct, nous, nous agissons le plus souvent, par pouvoir, concupiscence, avidité, amour, folie, dépit  et il faut l’admettre la déraison.

« Nous sommes ce que nous faisons », disait Sarthe. Nos actions sont le reflet de nous-mêmes. Mais, est-ce que nous allons lâcher la personnalité derrière laquelle nous nous cachons imperturbablement ?

Notre capacité à l’endurance va de pair avec sa complice l’espérance renforcée. On se dit que les choses vont changer, que les gens vont prendre conscience de ce qu’ils sont vraiment ? Mais tout demeure impassible et silencieux, sauf notre muscle cardiaque  qui s’affole au moindre frôlement.

Mais c’est tout de même la désillusion qui nous frappe le plus mortellement, peu à peu, jusqu’à instiller un venin qu’aucun sérum ne pourrait réparer.

 

De toute façon, qui pourrait avoir pitié de nous ?

 

L’ennui si vorace vient terminer l’œuvre, nous déposséder de notre âme, nous dépecer morceau après morceau afin qu’il ne reste plus rien.

 

Et pourtant, notre quête d’un bonheur probablement improbable est néanmoins intarissable. Mais l’aurions-nous au moins mérité ?Pour se donner le change et bonne conscience, on se cache derrière un mensonge pérenne et on tend les bras vers des dieux belliqueux, sourds à nos cris, qui se sont déjà détournés de nous, pour ne plus nous accorder la moindre clémence.

 

 ‘L’homme est un loup pour l’homme’ Thomas Hobbes

 

En d’autres termes le manque d’amour nous fera mourir. 

 

Rose-Marie Thénin         Décembre 2016 

 

Post-élection Donald Trump, Nouveau regard sur le monde ?

 

On a beau faire une analyse quasi exhaustive des raisons inhabituelles qui ont poussé l'électorat américain à voter Donald Trump. On a encore du mal à y croire.

 

Serait-ce un message qu'il nous faut à présent décoder ? Serait-ce également une faille dans le système constitutionnel des Etats-Unis. Car malgré le fait qu'Hilary Clinton ait eu un bien plus grand nombre de voix, elle n'a pu accéder à la Maison Blanche.

 

Aujourd'hui, bon gré mal gré, les résultats de ce vote incontestable est largement contesté. C'est un fait marquant, durant sa campagne, Donald Trump n'a fait qu'attiser les braises d'un feu dormant. Il a su réveiller des douleurs d'antan. Il a exacerbé les émotions ouvrant des portes à des équations à plusieurs inconnus : la montée du racisme, voire populisme et xénophobie, protectionnisme, accords commerciaux passés remis en cause, lois abrogées sur la santé et sociales, sortie du COP21 et renoncement aux énergies à développement durable.

 

Est-ce que les USA seraient en train de reculer ? Est-ce que la plus grande puissance du monde montrerait le chemin sans doute préjudiciable à une Europe déjà en souffrance ? 

 

Je me pose la question : ne serait-on pas sur le seuil d'une nouvelle ère dans laquelle le facteur humain n'aurait plus la même valeur aux yeux de tous ?

 

Une ombre plane. De quoi sera donc fait demain ?

 

Rose-Marie Thénin                       Décembre 2016

 

 

Harry Potter et les Reliques de la mort, Partie 2

Durée : 2h10

Depuis une décennie, notre esprit a été captivé par l’histoire épique du plus jeune et du plus grand sorcier du monde, Harry Potter, face à son plus cruel ennemi, Lord Voldemort.

Son récit a perduré durant toutes ces années des valeurs sûres, celles qui nous sont chères, vers lesquelles nous voudrions pencher, entre autres : la justice, l’amitié, l’amour, la loyauté, le courage, la tolérance, la liberté, et celles qui peuvent révéler notre côté sombre, telles que la quête de pouvoir, et surtout, les forces du Bien contre les forces du Mal. L’auteur, J.K. Rowling a voulu, si ce n’est pas y répondre, nous interpeller sur ces questions essentielles, voire existentielles qui régissent notre monde.

Ce dernier opus est « spectaculaire et généreux, avec des batailles et des dragons. Un opéra où on retrouve la fantaisie du début », comme nous le dit lui-même le réalisateur, David Yates, dans Les Cinémas Gaumont Pathé, Juillet 2011. Le pari est tenu. Tous les ingrédients du monde de la magie y sont rassemblés, il faut en convenir, et ce pour notre plus grand plaisir. L’émotion est de nouveau palpable et constante.

Harry n’est plus un adolescent, il a mûri. Il n’est plus en proie à ses doutes comme précédemment, il est devenu un homme, l’égal qui devra combattre Voldemort, le Seigneur des ténèbres, jusqu’à ce que l’un des deux disparaisse…, comme le prédisait la prophétie.

Du reste, en parlant de ténèbres, comme dans le précédent film, les couleurs semblent pratiquement délavées, pour tendre vers le noir et blanc, comme si la vie s’en était allée, juste après le passage funeste des détracteurs, ceci pour mieux refléter le paysage de désolation ambiant.

Les effets sont merveilleusement bien rendus. Forgés dans notre imaginaire, ils prennent forme réelle d’une manière inopinée.

La trame chronologique du livre de J.K. Rowling est pratiquement respectée, à trois mots près. Si ce n’est que l’accent aurait dû être mis sur les points forts du roman. En effet, certains passages clés ont été omis et empêchent une plus grande compréhension du texte, voire peuvent occulter notre appréciation : entre autre la soif de pouvoir est diluée. Pourtant, Dumbledore, à la recherche des Reliques durant toute sa vie, a refusé, à maintes reprises, le poste de Ministre de la Magie qu’on voulait lui confier, la tentation aurait été trop grande. Quant à Voldemort est trop préoccupé par son immortalité en fragmentant son âme tout en ignorant que cela la rendrait plus vulnérable. Le Seigneur des Ténèbres renonce à son identité et son apparence humaines, (sens littéral du mot), pour affirmer son pouvoir indiscutable. Il aurait été plus réaliste d’entendre à la fin, Lily très impatiente de faire sa rentrée à Poudlard, ou James insolent et toujours trop sûr de lui. On aurait aimé participer à l’ambiance générale qui régnait après l’affrontement final.

Quel pouvait donc être le pouvoir de Harry que ne possédait pas Voldemort, si ce n’est l’Amour… et dont ce dernier ignorait l’existence ?

Il est tout de même regrettable de ne pas avoir assisté à la dernière discussion entre Harry et Voldemort et espéré qu’il y aurait pu avoir une potentielle rédemption pour Tom Jésudor, s’il avait ressenti, ne serait-ce qu’une seule fois le sentiment communément appelé le remord. Harry le lui demande, et lui dit : « J’ai vu ce que vous allez ce que vous deviendrez….Devenez un homme… ». Et pour finir, et pas des moindres, en rapport avec le titre des plus significatifs, qui détenait en fin de compte les 3 Reliques, pour devenir incontestablement et de façon intemporelle le Maître de la Mort ?

A l’heure de la projection sur grand l’écran de la dernière épopée fantastique de ce sorcier dont la célébrité a fait le tour de la planète, c’est la fin, c’est l’ultime aventure de notre héro et de ses amis. Difficile d’en convenir et de s’y résoudre.

L’univers décrit par l’auteur a su nous bercer indéniablement, voire nous envoûter même, au-delà de notre propre inventivité. Pour certains, toute leur jeunesse a été choyée par les Harry Potter qui ont su les guider.

A présent, retournons rapidement à nos livres pour nous replonger dans cet environnement des plus ensorcelants. Merci Madame Rowling de nous avoir permis de partager avec vous ces nombreuses pages devenues immortelles.

Aujourd’hui, après avoir vécu ce phénomène mondial comme un nombre croissant d’inconditionnels, je ressens un grand vide sur le plan de la littérature, an niveau de la Fantaisy, mais aussi, et cela n’est pas pour me consoler, sur le plan philosophique, un vide que rien ne pourra venir combler.

 

Rose-Marie Thénin Juillet 2011


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