Avec Pascal » Fayolie, Milica Damjanovic, Gérad Lelarge, Laurent Alfandari, Pierre-Yves Denonfoux
Adaptation Françoise Lys, et mise en scène de Pascale Fayolie
Au début règne une petite confusion. On s’attend à tout autre chose. On découvre en fait que se déroule devant nos yeux la générale de la pièce Cyrano de Bergerac, écrite par l’auteur Edmond Rostand. Du reste, l’auteur reste avec ses comédiens et distribue et redistribue les rôles de chacun. Lui-même se prend au jeu de « jouer ».
Les protagonistes incarnent d’autres rôles que les leurs pour montrer que tout le monde peut être chacun et tout le monde. Ce qui pousse le spectateur à se retrancher dans un certain anonymat. Pourquoi tant de mystères ? Parce que l’Amour n’a d’autre nom que celui qu’il porte. Parce que l’Amour incarné par chacun des personnages est intemporel et se répercute à l’infini comme il l’a toujours fait.
Et puis, on glisse tout doucement. Et viennent les mots pour lesquels nous sommes venus. Le texte est une vraie mélodie sémantique, mais aussi lexicale (résonnance des mots et leur signification).
L’auteur met en scène sa propre pièce et nous délivre un vrai message. Cyrano est beau quoiqu’il dise et malgré sa laideur quand il nous parle… d’amour. Les mots, qu’il écrit à sa cousine Roxane, amoureuse de Christian, sont ceux qu’il nous livre de toute son âme en souffrance. Pourtant, les mots le rendent beau à nos yeux et à son insu. Cyrano préfère les dicter à Christian, beau mais sot, que de perdre Roxane totalement.
Alors qui choisir ? La beauté et la sottise ou bien la laideur et l’esprit…D’ailleurs beauté et laideur ne sont-ils pas des concepts subjectifs qui n’ont parfois rien à voir avec la réalité ?
D’ailleurs durant toutes ces années, Roxane a nommé Christian l’élu de son cœur plus pour les mots qu’il lui écrivait que pour sa réelle beauté.
Mais la pièce, dans son dénouement tragique, nous rappelle les affres de l’Amour dénoncés, entre autres par Phèdre de Racine. Cet amour dans l’ombre de l’attente et cette fin funeste prédisposent le spectateur à une vision de l’Amour comme une maladie dont on ne guérit jamais tout à fait, surtout s’il n’est pas partagé.
Après la mort de Christian à la guerre, Roxane décide de se terrer dans un couvent pendant plus de 14 ans, durant lesquels le secret épistolaire est tu.
Mais Cyrano se meurt et lors d’une visite à sa cousine, comme malgré lui, il se met à réciter la dernière lettre que lui-même avait écrite, il y a si longtemps.
Roxane comprend alors que Cyrano est l’auteur de cette poésie amoureuse qui l’avait tant bercée pendant toutes ces années en pensant que ces mots émanaient de Christian.
Roxane prend cet aveu comme une réelle trahison ce qui intensifie l’impact dramatique de la pièce que le spectateur a parfois du mal à accepter.
Rose-Marie Thénin
Date de l’enregistrement au Palais des Congrès de Paris 2005.
Etant néophyte en matière d’opéra, j’ai pourtant adoré la version de Don Giovanni de Mozart, retransmise en direct du Met Opera de New York au cinéma.
En règle générale, Don Juan, incarnerait-il le diable en personne ou tout simplement un homme en souffrance ?
Dans cette version revisitée par Félix Gray, paroles et musique, on assiste à un homme en proie à ses démons. Ses failles douloureuses lui permettront-elles de trouver le chemin de l’expiation et de l’Amour, celui qu’il a tant cherché dans toutes ces femmes qu’il a dit « avoir aimées » ?
S’il est vrai que la comédie musicale date quelque peu, il n’en est rien après avoir écouté les premières notes et assisté aux premières minutes du spectacle.
Le thème devenu intemporel de Don Juan nous transporte dans les rues de Séville, il y a fort longtemps, en laissant sur nous se propager un impact foudroyant Ce jeune noble espagnol avait déjà vendu son âme au diable. Mais au milieu de ces décors et de ces rythmes endiablés, Don Juan ne serait plus une légende. Il reprend dignement sa place parmi nous, les Hommes, celle qu’il n’a jamais pu avoir à l’époque. Malgré son mariage avec Elvira, Don Juan, qui porte son nom comme une menace, déserte le foyer conjugal pour entendre les hommes et les femmes le maudire.
Le Mal et l’Amour, aidés par leurs complices, les autres péchés capitaux sont incarnés ici par un Don Juan en colère sévissant toujours et toujours en laissant une trace douloureuse dans son sillage. Malgré les conseils avisés de son père et ami, Don Carlos, Don Juan les ignore et continue de plus belle de se brûler au jeu. Il était le feu sans la flamme, nous dit Maria peu de temps avant le deuxième acte, celle qui lui fait prendre conscience de la noirceur de son âme, (un peu comme dans Dorian Gray), qui grâce à l’amour, va devoir composer avec lui, ce qui va le percuter dans les tourments d’espoir et de désespoir, de doute et de foi...
Les textes sont émouvants car ils nous ressemblent, les chorégraphies scandées par les castagnettes et claquettes, nous ramènent vers notre point de départ, à Séville et nous le rappellent sans cesse. Les mélodies harmonieuses sont envoûtantes, avec ces voix qui prennent leur envolée en sachant si bien nous faire vibrer.
Cet opus-là permettrait-il à l’homme d’implorer le pardon pour lui-même devant Dieu qu’il a tant bafoué, jusqu’à son ultime geste ?
La question est de savoir si un homme désespéré, après avoir fait toutes ces guerres contre lui-même et celles de l’amour, après avoir cueilli toutes ces fleurs du mal, va pouvoir trouver le chemin de la rédemption, pour enfin trouver, pour l’éternité, le repos… du guerrier.
Rose-Marie Thénin Février 2014
Théâtre Ephémère en décembre 2012 avec la troupe de la Comédie Française. Galin Stoev. Metteur en scène d'origine bulgare.
Est-ce que nous sommes vraiment nous-mêmes ou cet autre que l’on prétend ? Est-ce qu’il suffit d’être l’autre pour séduire ? Faut-il rester soi-même pour être réellement aimé de l’autre ? Ou faut-il, tout simplement briser le mensonge pour pouvoir découvrir l’amour, le vrai ?
C’est ce que tente de nous démontrer Marivaux dans cette comédie. Sylvia, fille de bonne famille, attend son prétendant Dorante. Ayant peur de ne pas pouvoir choisir le mari qu’on lui a promis, elle décide de prendre la place de sa servante Lisette et Lisette deviendrait Sylvia, le temps d’une rencontre, rencontre qui va tout faire basculer…
Or, Dorante, éprouvant les mêmes craintes que Sylvia, se met dans la peau du personnage de son valet Arlequin et Arlequin prend la place, tant convoitée, de son maître Dorante.
Marivaux joue avec les thèmes qu’il aimait tant aborder « Valet/Maître », déjà dans L’Ile des Esclaves), pour essayer de faire tomber les barrières sociales infranchissables de l’époque. Ce qu’il réussit plus ou moins de faire. Ces barrières doivent être bannies, c’est le leitmotiv de l’auteur.
Mais aussi, comme tout auteur qui se respecte, le théâtre devient le maître mot de la pièce, puisque ses comédiens jouent d’autres personnages autres que ceux qu’ils sont vraiment qui jouent d’autres rôles que ceux qui leur ont été confiés.
Il arrive ce qu’il devait arriver, dès leurs premières rencontres, les quatre jeunes gens, bien qu’en se prêtant au jeu, tombent éperdument amoureux de celles/ceux pour lesquels ils n’étaient pas promis dans l’absolu. C’est là que le jeu prend toute sa forme dramatique et théâtrale avec quiproquos et face à face qui passent du rire aux larmes. Marivaux nous délivre plusieurs messages subliminaux, notamment au dénouement : Restons ce que nous sommes pour être véritablement aimé, on ne le sera bien plus davantage. Rester soi-même est le maître mot de cette comédie qui a des allures de tragédies bien souvent. Il ne faut pas oublier qu’à cette époque l’amour intemporel est ressenti comme une passion douloureusement dangereuse et peut vous mettre en péril.
Est-ce qu’il suffit de revêtir un habit de fortune pour être ce qu’on l’on prétend être pour être aimé de l’autre, pour qui on éprouve des sentiments très forts dès le premier regard ?
Pour alimenter le titre donné à la pièce, rien n’est laissé au hasard, hormis l’alchimie de l’amour. On rêve pour ces quatre jeunes gens, on devient eux – pendant la durée d’un court instant…
Pour finir, on assiste à un théâtre dans le théâtre, un écho se perdurant à l’infini qui répond à cette ultime question : Qui sommes-nous vraiment ? La réponse pourrait être, sans aucun doute, pas celui que l’on prétend…
Rose-Marie Thénin Décembre 2012
Je n'ai pu m'empêcher de vous donner mes impressions sur la pièce "Lettres croisées" de Jean-Paul Allègre, jouée le mardi 27
novembre au Théâtre d’Enghien.
Le style épistolaire est l'un des plus difficiles à mettre en scène, afin de rendre le contenu vivant.
Tout d'abord, le fait que les comédiens restent sur scène tout le temps, et qu'ils ne se regardent pas pour jouer en partenaires m'a perturbée quelque peu;
Et puis, tout doucement, la toile se tisse et soudain les mots prennent tout leur sens.
Toutes les histoires sont reliées les unes aux autres en tournant autour d'un seul centre Ariane, (le fil conducteur, sans aucun doute, au sens littéral), ou du moins son accident qui va rendre
le dénouement si tragique, fils d'une destinée capricieuse et cruelle.
L'auteur a su mêler rires et larmes afin de permettre un équilibre certain. Pourtant, le thème principal est dur, voire dramatique, et pourtant les comédiens ont su susciter le sourire, le
rire même parfois.
Quant aux comédiens, tous ont apporté leurs touches personnelles et ont pu faire partager l'émotion, et pas des moindres.
Rose-Marie Thénin Novembre 2012
On ne peut pas déroger, lorsqu’une pièce d’Eric Assous sort, on ne peut s’empêcher d’aller la voir.
La mise en scène est analysée, découpée par Jean-Luc Moreau lui-même, une fois encore.
Xavier, (Paul José) la quarantaine, et Delphine, forment un couple marié depuis 15 ans. Ils attendent leurs invités.
Mais Delphine a du mal à se réjouir totalement de la venue de leur ami Bob, (Jean-Luc Moreau) et de sa nouvelle petite amie, de 15 années sa cadette et secrétaire dans un cabinet d’acupuncture où se rendait quelquefois Xavier. Bob vient de rompre avec sa femme (amie de Delphine), avec qui lui aussi était marié depuis 15 ans.
Dans ce constat aux allures comiques du couple, Jean-Luc Moreau a voulu mettre en scène, la non confiance et surtout le non-dit entre les différents protagonistes. Les mêmes ingrédients y sont toujours, le couple et ses questions.
Dans cette pièce aux rebondissements nombreux, où il n’y a pas de temps mort car tout va très vite. Les dénouements sont attendus ou pas, mais permettent d’accorder la clémence aux Hommes, englués dans leur propre marasme.
L’infidélité dans le couple est le maitre mot chez Eric Assous.
Qui dit infidélité dit forcément mensonge.
L’infidélité et le mensonge sont de mise. Chacun ment à l’autre mais le plus surprenant demeure le fait de se mentir à soi-même.
Rose-Marie Thénin Octobre 2011
La pièce Illusion conjugale écrite par Eric Assous et mise en scène par Jean-Luc Moreau offre une autre dimension du théâtre de boulevard.
Bien que tous les éléments soient présents, le mari jaloux, la femme et l’amant présumé. l’auteur, Eric Assous nous donne le tempo dès la première seconde sur scène, rien ne sera précisément dit, rien ne sera authentique, tout sera supposé, tout sera caché, la vérité du moins.
Le texte est écrit merveilleusement et sait nous faire naviguer dans les plaisirs de la vie conjugale pour un couple qui a décidé de tout se dire – ou presque – un soir.
Tout d’abord le titre ILLUSION CONJUGALE. On peut se demander pourquoi est-ce au singulier ? La réponse ne tarde pas à nous venir à l’esprit. L’illusion conjugale ne serait-elle pas construite sur la vérité OU sur le mensonge, c’est l’un ou l’autre mais sûrement pas les deux. Le mot illusion déjà incarne une chimère, une erreur des sens, une vaine espérance. La pièce sera basée sur le mensonge mais surtout sur le non-dit. L’illusion, c’est aussi ce qui peut habiter maris et femmes durant la vie qu’ils se sont forgée.
Le mari, Maxime incarné par Jean-Luc Moreau est beaucoup plus blessé par sa femme qui n’a eu qu’un seul amant mais pendant une période de 9 mois, que par le fait qu’elle lui ait été infidèle.
Pour Isabelle Gélinas, Jeanne, sa femme, l’univers quotidien auquel elle a dû faire face est assez explicite en apposant en filigrane sa souffrance des plus authentiques. De fil en aiguille, Maxime dit, sans vergogne, que le nombre de ses écarts avoisine - sans doute - une douzaine de fois mais, mais ce qu’il pourrait le sauver aux yeux du monde, c’est que dans ses liaisons, il n’y a associé aucun sentiment, ce qui n’est pas tout à fait la même chose pour Jeanne.
La mauvaise foi pourrait être le quatrième personnage si ce n’était pas l’illusion. L’auteur s’amuse avec son texte afin de le parfaire, et se délecte des réactions du public. Maxime, tel un homme suspicieux, fait preuve de cette mauvaise foi évidente afin de sauver la face et rappeler à sa femme qu’elle lui appartient, et à lui seul !
Persuadé que sa femme lui a été infidèle pendant 9 mois (temps d’une gestation humaine – qui pourrait être aussi le symbole d’une renaissance) avec Claude, José Paul, leur ami de toujours, qui vient de divorcer, et de surcroît au chômage, Maxime l’invite à dîner et commence pour Claude un véritable interrogatoire.
L’auteur, d’une façon subtile, abordera dès la venue de Claude des thèmes qui lui sont chers comme la perte du travail s’allie également avec la perte de l’identité sociale, seule la réussite professionnelle compte ou l’appartenance à l’autre dans un couple ou la perte de la personnalité pour ne plus exister en tant que tel. L’auteur aborde aussi dans le même répertoire la soumission de la femme qui ne travaille pas devant son mari qui s’est construit une vraie situation sur le plan professionnel.
Le dernier thème, et pas des moindres qui transparaît est celui-ci : ne vaut-il pas mieux cacher, dissimuler une vérité des plus mensongères afin de préserver la monotonie du couple ou ne vaut-il pas mieux révéler une part de mensonge tout aussi réelle ?
Là est la véritable question et fait disparaître d’un coup de baguette magique l’illusion la plus impudente que l’on connaisse…
Rose-Marie Thénin
Thierry Audouin, auteur et comédien dans sa pièce est présent pour coordonner les autres comédiens. C’est lui qui mène la danse ou presque. Scripty est écrivain public ; il nous donne le ton. Le verbe ou le mot est lancé – de part et d’autres. Comme tous les autres personnages sont fermés, recroquevillés dans leur propre solitude, il fait contraste tout en étant lui-même dans sa tour de verre (ou vers ?). L’auteur aborde pourtant des problèmes essentiels, avec l’arrivée de Massia : les sans abris, la pauvreté, et également en fin de parcours, la vieillesse et la solitude et le temps qui inexorablement passe…. Mais aussi l’amour dans toute sa splendeur.
Tous utilisent les mots comme ils peuvent pour se protéger d’un monde impitoyable, pour vivre sans lendemain.
Pour Massia qui vient de loin, étrangère sans papier, sans domicile fixe, elle communique comme elle le peut.
C’est bien en fait Massia qui est au centre de la pièce, Scripty coordonne avec les mots, elle relie tout ce petit monde par le cœur, chacun peut apporter sa contribution. Franck, (totalement détaché du monde qui l’entoure, essaie de vendre et de louer des biens immobiliers sans aucune conviction aucune, il laisse le soin à l’écrivain public d’élaborer les annonces avec des mots justes. Ce n’est pas pourtant un hasard s’il commet de nombreux lapsus, et son regard demeure vide, dans lequel rien ne se lit en particulier.)
Franck retrouve un regard plein de vie dans les bras de Melba, (cette jeune femme, qui elle aussi trouve les mots pour argumenter pour les pauvres, pour combattre les injustices dont elle est témoin.)
Franck trouve un logement à Massia,. Scripty s’occupe des pétitions et des papiers administratifs, Melba milite comme tout bon leader de groupe et l’aide dans ses nombreuses démarches, et même Kristy (propriétaire d’un bar dans lequel il est rare qu’âme qui vive vienne le visiter, elle aussi joue avec les mots, et ce n’est pas pour rien s’ils sont croisés, tout en essayant de « croiser » son prince charmant.)
Kristy, par sa bonté naturelle héberge Massia dans son bar durant les nuits d’hiver, c’est à ce moment qu’elle arrive à croiser son prince au premier regard, Scripty, qui est lui-même attiré par elle.
Au départ, les mots « couchés amoureusement sur le papier » par Scripty sont déconcertants, laissant un impact beaucoup plus douloureux.
Puis au fur et à mesure de la pièce, la situation se dédramatise, les langues se délient, on sourit, on rit même. Ce bar, au milieu d’un « No Man’s Land » accueille peu à peu tout ce petit monde qui s’est bonifié, ce petit bar est devenu le noyau central de toute vie, les personnages connaissent enfin la valeur des mots « Donner et Recevoir ».
Tout est sobre, que ce soit les costumes, les décors, …afin de ne garder que l’essentiel, juste les émotions.
Rose-Marie Thénin
Salle des Fêtes d’Enghien, Février 2010.
Cette fable pluri-quotidienne nous fait réfléchir tout d'abord sur les rapports entre pères et fils.
Le malaise se fait d'ailleurs sentir au début, ils se retrouvent, ils n'ont rien à se dire, le fils, Paul, se sent quelque peu coupable de n'être pas venu voir son père aussi souvent qu'il aurait peut être dû.
Et puis, de fils en aiguille, de mots échangés, tout se dit, tout se joue cartes sur table, mais cela fait sans amertume, sans ressenti comme un simple bilan. C'est la vie qui les a séparés pour les réunir à la fin dans un flot de solitude prononcée.
Le deuxième thème abordé, c'est le temps qui passe. Il est impératif de vivre les moments présents sans les remettre au lendemain toujours aussi capricieux. C'est ce que fait Paul, il prend la sage décision, de venir voir son père, de relier des souvenirs échoués, de vivre des moments avec lui, de bons moments, car le temps fuit et il le sait. Il lui fait comprendre qu'il aime tout simplement et que cela soit dit pour être partagé enfin; Le désir de renouer avec l'autre devient très fort afin de gommer les heures manquées à tout jamais.
Tous ces silences pesants, tous ces regards fuyants, toutes ces paroles retrouvées au gré d'un soir partageur, m'ont fait parfois oublier que les comédiens étaient sur scène, tant le naturel et la justesse du ton étaient présents.
Rose-Marie Thénin